Groupe scolaire Honoré d’Urfé
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Saint Etienne, France
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40 000 m2
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2019-2023
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Architecturestudio (mandataire), MANO (prestataire)
La restructuration de la cité scolaire Honoré d’Urfé à Saint-Étienne présente un cas unique d'intégration architecturale qui allie respect du passé et aspiration à l'avenir.
L'ensemble architectural de la cité scolaire, initialement composé de neuf bâtiments érigés entre les années 1950 et 1970, présentait des défis complexes dûs à sa structure labyrinthique et à son inadéquation aux besoins pédagogiques modernes. Le principal enjeu du projet était de concevoir un écosystème éducatif où le collège et le lycée, accueillant un total de 2 500 élèves, pourraient fonctionner comme deux entités distinctes mais complémentaires, tout en renforçant le caractère unifié du site.
Dans cette optique, l'introduction d'une nouvelle "matrice architecturale" est particulièrement innovante. Elle ne se contente pas de se juxtaposer aux bâtiments existants ; elle les transcende, créant une synergie qui aboutit à une transformation radicale du site. Cette greffe réussie sert à la fois les objectifs pédagogiques et esthétiques, donnant naissance à un espace cohérent où chaque bâtiment a sa propre identité, échelle, et complexité, mais contribue à un ensemble unifié.
Ce n'est pas un hasard si le projet évoque la métaphore de la ville : le collège et le lycée sont conçus comme deux "quartiers" distincts au sein de cette "cité scolaire-ville". Un étudiant qui entre à l'école en sixième année et qui en sort à la fin du lycée a l'expérience d'une transition similaire à celle d'un citadin passant d'un quartier à un autre au fil des étapes de sa vie.
L'autre aspect notable du projet est son respect et sa mise en valeur du paysage environnant. L'empreinte au sol des nouvelles constructions est soigneusement calculée pour minimiser leur impact sur le parc existant, qui est lui-même une caractéristique majeure du site. Les nouvelles structures sont conçues avec des matériaux qui se fondent dans le décor naturel, en particulier les tasseaux de douglas rétifiés, contrastant agréablement avec l'esthétique plus moderne des bâtiments d'origine.
D'un point de vue architectural, le rythme et la cadence des nouvelles constructions sont tout aussi importants. La surélévation de certains volumes sur pilotis apporte une sensation de légèreté et de mouvement, une sorte de cinétique qui est devenue une signature du projet. Les toits aux lignes brisées créent un dialogue visuel unique avec le ciel, changeant en fonction de la position de l'observateur à l'intérieur et à l'extérieur du campus.
Ce projet de restructuration illustre parfaitement comment la greffe architecturale peut revitaliser un espace éducatif tout en respectant son histoire et son environnement, créant ainsi un cadre propice à l'apprentissage et à la croissance personnelle.